critique &
création culturelle
Calderón
La vie est un songequi est un songe, qui est…

Jusqu’au 5 novembre, Lazare Gousseau reprend le

Jusqu’au 5 novembre, Lazare Gousseau reprend le

Calderón

de Pasolini au Rideau de Bruxelles. Une étonnante et (peut-être trop) ambitieuse performance aux multiples teintes.

La scène se répète encore et encore…et encore tout au long de la pièce, toujours dans une Espagne franquiste de cet été 1967, mais dans des environnements différents : tantôt Rosaura se réveille en prostituée pauvre d’un bidonville barcelonais, tantôt… Ah ! On ne va quand même pas tout vous révéler ! Avec tout ça, on assiste à de multiples drames œdipiens ou associés, à des évocations marxistes, à des apparitions de monstres inquiétants et à des communications personnelles de Pasolini en guise d’entractes.

Avec tout ça, on assiste à de multiples drames œdipiens ou associés, à des évocations marxistes, à des apparitions de monstres inquiétants…

La scénographie de Didier Payen, particulièrement léchée, fait virevolter le décor sur roulettes avec beaucoup d’aisance et de naturel. Un grand miroir, symbole du désir de vérité et de symétrie, reste sur la scène tout au long du spectacle. Une radio y demeure aussi, d’où sort prétendument une bande sonore qu’on saluera particulièrement pour le choix des mélodies et du volume, ni trop fort ni trop ténu, qui prend le spectateur à la peau. Le jeu de l’actrice principale, Marie Luçon, est lui aussi particulièrement juste.

C’est peut-être la longueur qui aura finalement eu raison de notre enthousiasme à l’égard de la pièce. Elle aura, à notre sens, affaibli le propos et fait triste contraste avec la fluidité des mouvements scénographiques : près de trois heures tout de même, donnant le sentiment que la vie est un songe qui est un songe qui est un songe qui, bon… et qu’on n’en arrivera jamais à bout.

Calderón de Pier Paolo Pasolini
Mise en scène de Lazare Gousseau
Avec Jacques Bruckmann, Pedro Cabanas, Paul Camus, Arnaud Chéron, Lazare Gousseau
À voir au Rideau de Bruxelles jusqu’au 5 novembre 2016.