critique &
création culturelle

Huit artistes pour « 8e art »

Cette semaine, la galerie Karoo est collective. Elle est consacrée à l’exposition photographique « 8 e art – Nouveaux regards » , qui fait la part belle à la promotion de nouveaux artistes. Alors plutôt que de donner la parole à un des artistes exposés et risquer de faire des jaloux, Karoo s’est tourné vers Djamila Mai, l’une des coordonnatrices du projet.

Retrouvez une sélection des œuvres exposées à « 8 e art – Nouveaux regards » dans la galerie Karoo

Djamila Mai, comment est né « 8 e art – Nouveaux regards » ?
Cette année, nous en sommes déjà à la seconde édition. L’an dernier, dans le cadre de nos études en relations publiques à l’EPFC1 , on devait monter un événement. On s’est aperçu que dans notre entourage plus ou moins direct, on connaissait tous des talents photographiques. Du coup, on a choisi de faire une expo photo. Ç’a été une très belle réussite, on a eu beaucoup de retours positifs. À la fin de l’exposition, on a tout de suite voulu recommencer. Mais cette seconde édition n’a plus rien à voir avec l’école, c’est un projet tout à fait indépendant.

Qu’est-ce qui change cette année ?
On a voulu professionnaliser la démarche. On avait envie de proposer de nouveaux artistes et, plutôt que de solliciter une fois de plus notre réseau, on a fait un appel d’offre sur les réseaux sociaux, simplement.
On avait donné quelques conditions : le nombre de photos, une présentation brève, une série de photos cohérente. Mais on n’a pas voulu imposer de thème : on ne voulait pas brider la créativité des candidats. On a casté la quarantaine de candidatures qu’on a reçues et on en a retenu huit. Huit artistes pour 8 e art.
Comme l’idée est vraiment de promouvoir de jeunes artistes, cela n’aurait pas de sens de reprendre les mêmes année après année. On a juste envie de donner l’occasion aux artistes de rencontrer des professionnels du marché de l’art et de la photo.

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Un vrai casting, donc ! Comment s’est passée la sélection ?
On a cru que les choix seraient très difficiles. Et finalement, en une soirée, c’était plié. On a fait quelques ajustements par la suite, mais rien n’a vraiment posé de problème.
Nous, les six organisatrices, sommes très complémentaires tant sur le plan artistique que du côté événementiel. Certaines ont un bagage artistique plus important et s’attachent à la technique, à l’approche artistique. D’autres se focalisent sur la qualité graphique et esthétique. La diversité de ces approches fait la force de l’expo : elle ne s’adresse pas uniquement à de fins connaisseurs, mais à tout le monde.
On nous a dit que l’expo nous ressemblait. C’est quelque chose dont nous sommes fières, parce que c’est exactement ce que nous voulions.

Les œuvres exposées sont-elles à vendre ?
Oui, les artistes vendront leur photo, mais ce n’est pas sur cet aspect que nous voulons attirer l’attention. Notre objectif, avec « 8 e art – Nouveaux regards », est de promouvoir les artistes, de leur donner de la visibilité, pas de faire du chiffre. Les prix sont disponibles sur demande, mais ne seront pas affichés à côté des œuvres.

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Parce que c’est vulgaire d’afficher un prix à coté d’une œuvre ?
Ce n’est juste pas dans l’idée. On n’a rien contre, mais ce n’était pas le but, c’est tout. Quand on voit le prix affiché, cela modifie inévitablement le regard que l’on porte sur une œuvre. La logique peut devenir, sinon spéculative, au moins mercantile. On n’a simplement pas envie que la valeur artistique soit parasitée par la valeur marchande des œuvres exposées. D’autant plus que les prix fixés par les artistes sont très, très différents.
Par contre, nous avons demandé le prix des pièces à l’avance, pour éviter la tentation de donner un prix à la tête du client ou de favoriser les copains.

Et l’année prochaine, on en prend d’autres et on recommence ?
Oui, on aimerait pouvoir faire de « 8 e art – Nouveaux regards » un événement annuel. On prépare déjà une troisième édition. On fera le bilan de cette année, ensuite on fera ce qu’il faut pour être diplômées, et puis, vers la fin de l’année, on relancera un appel d’offre sur les réseaux sociaux pour sélectionner de nouveaux artistes.

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