critique &
création culturelle

Le dernier Inuit

Du 26 au 30 décembre dans les théâtres bruxellois, c’était aussi Noël. Le festival Noël au théâtre , organisé par la Chambre des théâtres pour l’enfance et la jeunesse (CTEJ), en était à sa 33e édition (sans qu’il faille y voir un mauvais présage en cette période de la nativité).

Qui dit Noël au Théâtre dit aussi sortie en famille, et ma nièce Angèle, huit ans et demi, était plus que ravie d’avoir elle aussi une entrée de presse en échange de sa contribution à mon article, peut-être le premier d’une longue série de « regards croisés » sur le théâtre pour enfants.

Créé par le Théâtre de Galafronie, Inuit est un spectacle jeune public accessible aux enfants dès huit ans. L’histoire est simple : un Inuit (Jean Debefve) a été recueilli dérivant sur un morceau de banquise au large de la côté belge. Mais il ne s’agit pas de n’importe quel Inuit ; il s’agit du dernier Inuit. Qu’en faire ? Au zoo, le gardien en charge de la région polaire (Baptiste Sornin) accepte de s’en occuper.

De la simple attraction touristique que l’Inuit représente d’abord (le gardien tente de lui apprendre des tours comme il le fait avec les otaries), une vraie relation se construit progressivement entre les deux hommes. En dépit de leurs différences culturelles et linguistiques, ils parviendront à se comprendre et s’estimer l’un l’autre. En confiance, l’Inuit demande son aide au gardien : il faut qu’il fasse un bébé pour que la mémoire du peuple Inuit, dont il est le seul dépositaire, ne s’éteigne pas. Une petite annonce passée dans le journal amène une jeune femme (Aline Mahaux), prête à se dévouer pour sauvegarder ce patrimoine culturel. Mais quelles sont les véritables intentions de l’Inuit ?

Angèle a trouvé le spectacle très surprenant. Elle ne s’attendait pas du tout à la tournure que prendraient les événements (moi non plus, d’ailleurs) et les coups de théâtre l’ont tenue en haleine en la faisant beaucoup rire . Elle m’a dit ne jamais avoir vu d’Inuit auparavant (les costumes de Charly Kleinermann et Thibaut De Coster le rendent très convaincant) et que le spectacle était très original.

Original, Inuit l’est certainement. Je regrette cependant que l’histoire, plutôt bien ficelée, n’ait pas été soutenue par un dialogue un peu plus consistant, auquel se prête pourtant le thème du spectacle. Quant au jeu d’acteurs, il est toujours un peu difficile pour un adulte de l’évaluer quand il s’agit d’un spectacle jeune public : le surjeu est-il voulu ?

Il reste que ce fut une agréable sortie culturelle en famille, couronnée de surcroît par la première neige bruxelloise de l’année.

Même rédacteur·ice :

Inuit
Texte de Julie Annen et Jean Debefve
Mise en scène de Julie Annen
Avec Jean Debefve , Aline Mahaux / Julie Annen et Baptiste Sornin
Théâtre de Galafronie