Du 30 novembre au 7 décembre 2018, un vent méditerranéen s’est propagé sur la ville multiculturelle de Bruxelles. Fictions, documentaires, courts-métrages, concerts, soirées et spécialités culinaires, tout s’est mélangé au Festival cinéma méditerranéen de Bruxelles.
Michel Toesca et Cédric Herrou étaient présents le mardi 4 décembre 2018 au Botanique à Bruxelles pour nous parler de leur documentaire. « La caméra de Michel, c’était un outil qui nous appartenait. On a fait le film ensemble. » Les deux hommes s’entendent à merveille et leur complicité se ressent – « Avec ta vieille caméra, hein Michel, elle est pourrie ta caméra ! » En effet, la qualité de l’image n’est pas des plus satisfaisante, mais le témoignage qui en résulte reste intéressant.
Cédric Herrou, agriculteur dans la vallée de la Roya, a décidé d’ouvrir les portes de sa maison aux réfugiés. Il les a aidé à déposer leur demande d’asile. En accueillant chez lui ces migrants, il était considéré comme un délinquant. Michel Toesca a suivi son histoire et les difficultés des demandeurs d’asile pendant trois ans.
« C’est important d’utiliser les belles choses qu’il y a dans la vie pour s’armer, comme l’humour par exemple. » L’humour est bien présent dans ce film dont le sujet reste délicat. « C’est important que le cinéma soit au centre de cette histoire », nous disent Michel et Cédric. En effet, le septième art permet un partage à un public plus large. Cependant, dans ce documentaire, l’accent n’est clairement pas mis sur la forme mais sur le fond. Les plans ne sont pas forcément réfléchis ou originaux. Au début, il y a un long plan effectué au drone sur le paysage qui est assez joli mais pas vraiment utile. Au vu de l’ensemble, il aurait été plus logique de commencer directement dans le vif du sujet : après tout, ce n’est pas un documentaire sur la nature.
Ceux qui ne s’offensent pas dès que l’on parle d’accueil des étrangers pourront réellement apprécier ce documentaire et ne seront pas choquées par sa « bien-pensance ». Ils seront plutôt contents de voir un témoignage d’humanité et de partage, le point de vue d’un homme. Le spectateur découvre également les difficultés des migrants pour déposer leur demande d’asile mais surtout le combat de Cédric pour faire valoir les droits des étrangers et son droit d’aider son prochain. Il a été fort médiatisé et a pu avoir eu l’air d’un illuminé dans les médias. Il est donc intéressant pour le spectateur de voir ce film afin de percevoir une autre réalité, celle filmée par Michel.
Libre n’est pas un film de propagande, c’est un film humaniste. Il peut déranger par son propos mais il permet avant tout de réfléchir et de partager un point de vue.