Parcours d’artistes :
Le Parcours d’artistes, à Saint-Gilles, c’est fini depuis samedi. L’occasion de revenir sur l’édition 2014 de ce qui est devenu l’un des grands moments artistiques bisannuels bruxellois.
Le Parcours d’artistes , depuis vingt-six ans, est une tradition saint-gilloise : « Le Parcours d’artistes existe depuis 1988. L’idée, au départ, était d’ouvrir les ateliers d’artistes à Saint-Gilles pour faire découvrir leurs univers aux habitants de la commune », explique Juliette Roussel, la responsable du Parcours.
Des artistes en pagaille…
Depuis, Saint-Gilles a beaucoup changé. Ça tombe bien, le Parcours aussi : « La commune a dépassé les 50 000 habitants, et les artistes sont devenus beaucoup plus interdisciplinaires. Ils décloisonnent beaucoup plus leurs travaux. Ces changements de nature, de la ville et des artistes, ont fait évoluer le parcours. Depuis 2006, on s’associe avec des partenaires étrangers : Maroc, Espagne (Saint-Jacques de Compostelle), Paris (Belleville). » De quoi éviter de tomber dans le piège des habitudes d’un parcours qui existe depuis longtemps.
Et le partenaire étranger de l’édition 2014 était… Forest, la commune voisine ! « Ce sont eux qui avaient envie de participer. Il n’y avait pas de mise en valeur communale de leur patrimoine artistique. La réalité artistique de Forest est très différente de Saint-Gilles, et les artistes forestois ont eu l’impression que quelque chose se réveillait dans leur commune. »
Cette année, la biennale a rassemblé 570 artistes dans 256 ateliers, répartis dans les deux communes. Autant dire qu’il y avait matière à découvertes. En fait, le Parcours est ouvert à tout le monde : « Depuis le début, le parcours manifeste une volonté de ne pas sélectionner les artistes participants. Tous les artistes voulant participer au parcours peuvent le faire, tant qu’ils respectent les modalités d’inscription », précise Juliette Roussel.
Cette année, le commissariat artistique était assuré par Jean-Marc Bodson, photographe documentaire et critique photo à la Libre Belgique . Il a ainsi conçu, à travers quinze pôles communaux (parmi lesquels La Maison du peuple, l’Hôtel de Ville, ou le BRASS), le fil conducteur du Parcours : la vie ensemble et la photographie. La Maison du peuple, d’ailleurs, accueillait l’une des locomotives du Parcours : le photographe Gilbert Garcin.
Outre Gilbert Garcin, il ne fallait pas non plus louper l’installation de Soulira Kerri et Benoît Moureau dans le bas du parc de Forest : deux refuges, ouverts chacun sur l’une des deux communes du Parcours, l’un pour accueillir le lever du soleil, l’autre pour son coucher.
… pour un parcours bien balisé
Ces pôles d’attraction servaient de portes d’entrée au Parcours. En y présentant des artistes renommés, ils donnaient l’envie aux visiteurs d’aller voir plus loin dans le Parcours. Ils témoignaient aussi de la volonté de l’organisation d’accompagner le visiteur : en proposant une navette spécialement affrétée pour l’occasion tout le long du parcours et en éditant un catalogue qui fonctionnait comme un guide pratique de voyage.
« L’un des grands plaisirs du Parcours, c’est justement la concentration des ateliers sur un périmètre réduit. On avait pensé à un parcours d’artistes sur les dix-neuf communes de Bruxelles, mais comment visiter un tel parcours ? Avant, je le faisais à pied, maintenant, avec Forest, c’est à vélo. Mais sur tout Bruxelles ? À l’étranger, d’autres parcours d’artistes se visitent en voiture, sur plusieurs communes, mais je pense que ça enlève une partie du plaisir. Ici, on peut passer un après-midi à visiter des ateliers en restant dans le même quartier », explique Juliette Roussel.
Comment ne pas être d’accord : se balader entre Saint-Gilles et Forest, par un bel après-midi ensoleillé, à guetter sur les placettes, aux terrasses des cafés, sur les vitrines de magasins, les panneaux bleus et rouges du Parcours, voilà qui était absolument délicieux !