Spout Big Space
Embarquement rock’n’roll immédiat avec ce groupe bruxellois déjanté toujours en recherche de nouvelles sonorités. Chronique d’un EP à la fois divertissant et ingénieux, vif comme un uppercut (verbal) bien placé !
Ovni rock, Spout Big Space a créé son propre genre alternatif en offrande à nous, pauvres humains avides de divertissement. Un groupe satellite, dont le nom vient à la base d’une erreur de frappe, s’est propulsé il y a quelques années déjà sur la scène bruxelloise avec son style impertinent, excité d’une bonne goulée d’alcool, emmené par des paroles joueuses entre romance, perversité et insolence punk. Terrestrial Love Call est leur deuxième EP, après Less Melody en 2018.
« Cloclo » – titre donné parce qu’un pote du groupe avait dit que le morceau sonnait comme du Claude François – ouvre l’album comme une météorite éclatant la surface de la terre. Musicalement en symbiose, sustentés des œuvres des Violent Femmes, The Cramps, Fidlar, The Stooges, Bonaparte, les six titres de l’album dégagent la même énergie irrévérente. Certains titres sont clairement rock dansants et vous incitent à vous trémousser en foutant de la bière partout en suant, comme « Gone gone ».
Ce bazar marche « paranormalement ». En répétition, le groupe a une dynamique puissante et une soif de recherche mélodieuse ce qui se traduisent sans nul doute par une présence scénique inoubliable tant elle est loufoque. On y voit moult accessoires, on y boit de l’eau de bidons géants de 2l façon Mad Max, parfois on y joue pieds nus ou avec des capotes sur la tête !
L’arrivée dans le groupe de Guich, saxophoniste, a ouvert la voie à d’autres façons de composer avec le guitariste Mathieu et le chanteur Axel, qui vient intuitivement apposer les paroles à la musique, au départ d’expériences ou d’anecdotes surréalistes. Un EP travaillé et intrépide, on y entend aussi un peu de Can, dans le travail vocal et l’audacieux côté expérimental. « Candy Queen » une litanie bluesy et sexy, avec une ligne de guitare venue tout droit des enfers, vient surprendre au milieu de l’album, qui est clos par une ballade prophétique et glauque, «Dirty high », le seul titre clippé – à voir– de ce nouvel EP sorti en mai 2022.
I want to believe … que ces gugusses devraient être plus connus.