Sans doute le chant de Noël le plus célèbre au monde. Composé en 1818 par l’organiste autrichien Franz Xaver Gruber sur des paroles de Joseph Mohr . Traduit en largement plus de cent langues. Déclaré patrimoine culturel immatériel de l’humanité en 2011 par l’UNESCO.
Silent night
Holy night
All is calm
All is bright
Round yon virgin mother and child
Holy infant so tender and mild
Sleep in heavenly peace, sleep in heavenly peace.
Chant céleste, nuit divine.
En 1966, Paul Simon et Art Garfunkel en proposent leur version sur la dernière plage de la face B de leur troisième et magnifique album, Parsley, Sage, Rosemary and Thyme .
Quelques mesures de piano, puis les voix éthérées de Paul et Art. C’est l’enchantement dès les premières secondes, qui ne se dément pas au long des quelque deux minutes du morceau.
Mais la force de 7 O’Clock News/Silent Night tient au délicat et brutal contraste entre la paix infinie de Noël et les nouvelles du soir communiquées crescendo par la voix monocorde du présentateur.
Parmi ces nouvelles :
Mort par overdose de Lenny Bruce, procès de l’assassin de neuf étudiantes infirmières, manifestations contre la guerre du Vietnam, perturbation des auditions de la Commission parlementaire sur les activités anti-américaines , affirmation de Richard Nixon sur l’indispensable effort de guerre au Vietnam, confirmation par Martin Luther King d’une marche pour les droits civiques à Cicero, dans la banlieue de Chicago, menace du shérif Richard Ogilvie de faire appel à la Garde nationale.
That’s the seven o’clock edition of the news. Good night , conclut le bulletin d’information. Et le good night se superpose au dernier mot aérien du duo : peace .
C’est le même désordre du monde que l’on retrouve dans la formidable version instrumentale de Stille Nacht qu’Alfred Schnittke composa en 1978 pour le violoniste Gidon Kremer :
Joyeux Noël à tous !