critique &
création culturelle
Streamons Maison !
L’EP qui résume une carrière

Roméo Elvis, le fameux rappeur belge, est de retour avec un EP intitulé Maison . Composé de quatre morceaux et d’un interlude, il nous invite à redécouvrir son univers en retournant aux sources de son rap.

En ces temps de confinement, rien de tel qu’une nouveauté musicale pour passer le temps. Roméo Elvis l’assume clairement avec un titre, Maison , plus qu’éloquent, et un interlude qui nous indique que cet EP n’est que l’annonce d’un album à venir. Son but étant de nous faire patienter, le chanteur nous offre ici quatre morceaux inédits qui nous permettent de découvrir son intimité et de retrouver sa plume directe qui parle au public de façon sincère et spontanée.

En commençant avec le morceau « Défoncé », il nous emmène dans sa vie à travers un rythme posé. Avançant peu à peu à travers Bruxelles, on apprend les angoisses du chanteur, ses habitudes, on rencontre ses amis. Ce morceau nous fait entrer dans l’EP sur une note de fragilité.

Le second morceau, à l’inverse, démontre la confiance en lui de l’artiste avec un titre « Chaud » apte à réveiller les foules. Dans le style de « Pogo » qui se trouvait sur l’album Morale 2 luxe , il promet aux fans des concerts endiablés sur un rythme particulièrement rapide et violent. On retrouve bien ici le Roméo Elvis des premiers temps, déterminé et ne se souciant pas des avis émis sur son compte.

C’est dans l’interlude que l’EP nous dévoile enfin son message. Roméo Elvis avoue être heureux de pouvoir retrouver la musique pour elle-même, sans devoir s’encombrer de clips et de promotion. Environnement, végétarisme et société : ces trois thèmes sont ensuite abordés dans le morceau « Gonzo ».

Tu ressens l’atmosphère et tu flippes, c’est la guerre, c’est la quête du fric,

C’est la merde, c’est la haine, c’est la flemme de faire autre chose,

C’est la thune, c’est la fame, c’est la Terre, trop chaud,

Trou dans la couche d’ozone, beaucoup de Gonzo,

Qui puis-je croire ? À qui puis-je me fier ?

L’artiste pose ses phrases sur un rythme binaire, qui passe du calme à l’agitation en quelques secondes.

Le dernier morceau « Vinci » retourne aux origines de l’artiste qui nous parle de ses débuts et de son évolution dans le métier. Ici, on retrouve réellement les premiers albums du chanteur, loin de la pop qui avait pu se faire sentir dans Chocolat .

Roméo Elvis réalise donc un demi-tour conséquent, retournant à son style initial, plus marqué et caractérisé par son franc-parler. Il s’écarte de ses derniers morceaux, plus passe-partout, pour se réapproprier un rap digne de Morale 2 luxe . Et pourtant, cet EP reste innovant, avec des rythmes parfois lents et parfois rapides, mais qui donnent sans cesse envie de danser, de sauter, de se défouler.

C’est avec simplicité et  sincérité que Roméo Elvis nous dévoile ces nouveaux morceaux, avec un slogan pour remplacer celui de « Achetez chocolat deux fois » qui devient « Streamons Maison » .

Même rédacteur·ice :

Maison

Roméo Elvis
STRAUSS Entertainment SPRL, 2020