Ce panorama, c’est l’une des premières images qui apparaît à l’écran quand on débute dans The Legend of Zelda: Breath of the Wild. Il soulève un coin du voile du monde que l’on s’apprête à arpenter. En 2017, la série The Legend of Zelda se réinvente totalement. Elle bouscule ses propres codes et ceux du game design moderne en offrant une liberté radicale au joueur. Une philosophie parfaitement symbolisée par ce fond d’écran.

Comme dans quasiment tous les jeux de la série, Link (le héros) doit sauver la Princesse Zelda et le royaume d’Hyrule, en ruine. Une histoire loin d’être originale car en réalité, c’est le sous-titre qui donne le ton au jeu. « Breath of the Wild », le souffle de la nature qui nous appelle constamment à explorer un monde empli de secrets, de trésors et de souvenirs du passé.

Les maîtres mots, dans ce chef d’œuvre de game design reconnu, sont « organicité » et « liberté ». Le joueur est livré à lui-même dans un bac à sable extraordinairement complexe. Les éléments de l’environnement qui interagissent entre eux offrent un univers crédible et modulable. Rien ne sert de décor, pas même les arbres, l’herbe ou la pluie. Ce qui constituerait de banals ornements dans les productions les plus génériques de l’industrie se mutent en fonctionnalités de gameplay qui se superposent les unes aux autres. Cela grâce à la simulation d’une physique et d’une chimie poussée.

C’est ainsi que ce bac à sable se métamorphose en laboratoire dans lequel l’expérimentation devient la clef pour avancer. Plus que jamais, le média de l’interactivité prend son sens. Grâce à une liberté totale, l’aventure renonce à la linéarité et est forgée personnellement par chaque joueur. Cela entraîne un sentiment d’attachement puissant à ce paysage que l’on s’approprie à sa façon.

J’avais 15 ans quand j’y ai joué pour la première fois. Parfois, quand je le relance, c’est un brin de nostalgie qui m’étreint. Je me revois m’égarer des heures durant dans la vaste plaine d’Hyrule. Chaque montagne, chaque chemin, chaque village, je les connais par cœur. Bizarrement, il nous arrive de s’attacher à des lieux, même virtuels.

Cette sensation de créer sa propre aventure et de se perdre volontairement dans des paysages inconnus aura marqué au fer rouge mon cœur de gamer. Sa suite sortie six ans plus tard ira un cran plus loin dans ses concepts de gameplay. Mais la gifle initiale, c’est Breath of the Wild qui me l’a mise. Aujourd’hui encore, des frissons me parcourent à l’écoute de ses musiques.

En cette période estivale, je vous souhaite, comme moi à 15 ans, de partir à l’aventure et de vivre la découverte de nouveaux paysages. J’espère que le souffle de la nature vous happera aussi, dans la vie réelle pour le coup ! Savourez votre été et bonnes vacances.