I Love Myself and I Always Have de Robert Forster
This is your song (61)
Une chanson, illustre ou inconnue, c’est le principe plus de cent fois renouvelé de This is your song.
Faute de version studio disponible sur le ouèbe, on propose ici une version live (qui ne correspond pas exactement, on s’en doute, à la description du morceau proposée dans l’article) et on vous conseille bien entendu chaleureusement de vous procurer l’album.
Songs To Play (2015). Derrière le réjouissant ascétisme du titre se cache une collection de chansons sensibles et maîtrisées, à l’orchestration soignée et souvent dépouillée, interprétées par Robert Forster, ex- Go-Betweens 1 . Parmi celles-ci, I Love Myself And I Always Have .
D’une voix heureusement limitée – which hits less notes than Lou Reed on a less than perfect day , résume brillamment un journaliste du Guardian –, Forster nous offre avec I Love Myself une magnifique litanie ironique sur l’amour de soi. Au meilleur de sa forme, il est lapidaire, cinglant, parfois énigmatique dans son aveu de vraie fausse maîtrise.
L’amorce à la guitare ne laisse guère place au doute. Les notes sont égrenées quatre fois, dans leur dérisoire simplicité. Puis viennent quelques accords pour lancer la machine. Et c’est parti : Voilà, nous dit Forster, comment je m’aime depuis toujours.
La musique s’épanouit – la section rythmique s’emballe avec élégance. Plus tard viendront de précises et harmonieuses interventions à la guitare électrique.
Les notes obsédantes soutenant la phrase-titre et presque toute la chanson, nous martèlent délicatement le crâne, tandis que notre homme distille ses failles – What I could and couldn’t do / What I could and couldn’t achieve / A lap of honor the time to leave… – avant de se reprendre : I march to my own beat / With a banner in the street .
Superbe songwriter en fragile équilibre, Robert Forster emporte le morceau… qui s’achève sur quelques mesures folk enlevées en fade out . On l’aime, voudrait-on dire, on l’a toujours aimé.