Vikings

L’an 2000 a vu le retour sur nos écrans d’un genre cinématographique que l’on croyait définitivement mort : le « péplum » et ce, grâce au film « Gladiator » de Ridley Scott qui a connu un succès planétaire.

Depuis une quinzaine d’années, des fictions similaires ont été réalisées et même le petit écran a eu droit à ses productions. Le monde des séries a repris lui aussi les thèmes historiques, ses héros comme ses tragédies, avec un succès variable, allant d’un Spartacus, boosté à la testostérone et à l’hémoglobine, à un Merlin irrégulier mélangeant récit historique et fantasy.

Au milieu de ce kaléidoscope, une série lancée en 2013 a réussi à se démarquer et à conquérir un large public. Il s’agit de la série Viking, produite par la chaîne History. Si le point de départ semblait vouloir reproduire ce qui a déjà été fait (l’histoire d’un chef Viking partant piller des monastères chrétiens), le rendu final est particulièrement réussi.

Créée par Mikael Hirst, à qui l’on doit aussi l’excellent Tudors, cette nouvelle série plonge le spectateur dans un univers inédit. La fiction est centrée sur le personnage semi-légendaire de Ragnar Lodbrok, guerrier viking qui prend la tête d’une expédition vers les terres chrétiennes d’Europe occidentale à la fin du VIII^e siècle. Ce cadre sert de point de départ à différentes luttes de pouvoirs, trahisons et passes d’armes particulièrement bien construites et exposées avec brio.

A coté de ces qualités, cette série réussit là où d’autres se sont enlisés dans les poncifs grossiers et répétitifs. Délaissant la simple opposition manichéenne entre des populations chrétiennes terrorisées et des guerriers viking assoiffés d’or et de sang, l’intrigue nous plonge littéralement à l’intérieur des environnements narratifs. Le spectateur assiste aux atermoiements des personnages, à leurs tâtonnements et au choc de la rencontre entre deux mondes. Ainsi, le cadre de vie scandinave n’est plus ce bloc hermétique que l’on a pu voir dans d’autres fictions. C’est un monde tourmenté, fait d’hommes aguerris, cultivant de petites portions de terre dans un environnement  trouble. Les magnifiques paysages servant de décor à l’intrigue participent à cet univers clair-obscur. De même, la confrontation avec les populations chrétiennes n’est pas sans rappeler la découverte des Amériques par les espagnols au XV^e siècle.

Au final, il ressort que cette série pose un regard neuf sur un genre cinématographique qui en avait bien besoin. A voir absolument !

https://www.youtube.com/watch?v=p9LqsW15aU8