Tout est désagréable, tout semble moche, tout est déstructuré. Mais on adore. Ça défoule. Sans doute un signe des temps : à force d’ingurgiter des produits bien emballés, on aime de plus en plus quand ça sent la pisse, la sueur, la coke.

Le White Lines de Danny Brown n’a vraiment rien à voir avec celui de Grandmaster Flash, sorti en 1984, devenu culte. Ce morceau est dark . On y voit Danny Brown se défoncer à l’excès, perdre tout contrôle, succomber sans retenue à ses envies les plus crasses. Il s’en fout, il vomit les lyrics. Ça dure à peine plus de deux minutes et on a la gerbe. Le son n’arrange rien. The Alchemist est allé chercher l’opéra psyché de Dave Greenslade, The Pentateuch of the Cosmogony , pour mettre en musique la gastro de son MC.

Irréel. Iconoclaste. Subversif. Quand on ne supporte plus l’époque qui met l’agent orange à la tête du pouvoir et sacralise la médiocrité mièvre de La La Land , il n’y a plus qu’une issue : se défoncer pour oublier. Pour s’oublier. Une petite ligne ?

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