Le recueil l a Ligne blanche regroupe de nombreux auteurs et autrices autour de la réflexion « Que représente la ligne blanche ? ». Leurs styles se mélangent pour offrir au lecteur des textes plus originaux les uns que les autres.
Une idée, un questionnement, un projet et l’apparition de la Ligne blanche. Ce recueil est né à l’initiative d’Antoine Wauters. Alors qu’il voyait dans l’idée de la « ligne blanche » une brèche, une rupture, il a interrogé plusieurs auteurs et s’est aperçu que chacun avait une manière très personnelle de traiter cette image. Est alors apparue l’idée d’un recueil autour de la « ligne blanche », qui regrouperait le travail de chacun. Vingt-trois auteurs se sont alors joints pour offrir leurs visions.
Lorsqu’on vous évoque la Ligne blanche , à quoi pensez-vous ? Autour de cette question, des auteurs et autrices belges, français, turcs, italiens et congolais se sont arrêtés pour créer. Chacun a proposé sa propre vision, son propre texte, allant de l’idée d’une rupture à celle d’un néant. Ce recueil regroupe différents auteurs de plusieurs horizons, apportant chacun leur plume et leur esprit.
Très ouvert, le recueil propose autant un regroupement de poèmes que de nouvelles, offrant même une œuvre picturale finale. Les écrivains ont pu se laisser aller avec pour mot d’ordre de la collection « la diversité des formes, la liberté de ton et le plaisir d’oser ». Chacun a sa manière a réussi à retranscrire cela, autant avec des formes originales et nouvelles, comme dans le cas de Vincent Tholomé qui offre un texte segmenté, que des sujets, notamment dans le texte de Julie Remacle qui s’enfonce dans l’écriture pour finalement la refuser.
Chacun dans son idée de l a Ligne blanche s’approche du lecteur et lui fait découvrir son univers.
La plume de Philippe Marczewski est particulièrement marquante. Son texte, qui dans le fond nous décrit une simple randonnée, offre un véritable florilège d’émotions au lecteur. En isolant le narrateur dans le silence, le texte fait prendre conscience de l’incroyable bruissement qui domine le monde.
Myriam Leroy, dans un tout autre style, fait également vivre un univers peu affriolant. Dans une scène du commun entre un homme et une femme se retrouvant pour boire un verre, le texte montre toute l’horreur des pulsions qui repoussent et excitent dans le même temps. Ce couple adultère devient la démonstration de nos envies basses et de notre échec à lutter contre elles.
Finalement, Pascal Leclercq marque le recueil grâce à l’originalité de forme qu’il place dans son texte. Entrecoupées et sans cesse recommencées, les phrases s’allongent très lentement pour révéler peu à peu leur sens. Cette disposition entraîne le lecteur dans une sensation, puis une autre, sans cesser de faire changer l’idée. La surprise est au rendez-vous dans ce court texte, ce qui amène même le sourire dans des instants d’inattention.
Ce recueil ne se lit pas d’une traite, au risque de faire une overdose. Trop d’originalité, trop de réflexion, un trop plein qui mènerait au dégoût. Lire lentement au contraire permet d’assimiler les émotions, les styles, toutes ces nouveautés qui s’offrent à nous. En savourant ses textes, on savoure la découverte de nouveaux auteurs, et on cherche invariablement à en savoir plus. Chacun repèrera alors ses favoris dans un flot de talents.