The Host
Fond d'écran (31)

Fond d’écran, c’est une image, une peinture, une photo… En quelques lignes, pourquoi et comment elle a laissé une empreinte indélébile sur votre rétine ! On s'attarde ici sur le dernier plan de The Host de Bong Joon-ho (2006).
Sidney Lumet rappelle dans Faire un film (2016) : « Les séquences sont toujours en relation les unes avec les autres, une séquence n’est jamais indépendante. » C’est plutôt évident, mais si on y réfléchit bien, c’est tout ce qui fait la beauté du cinéma. Cette image, ce photogramme, magnifique, pictural, est un plan, le dernier de The Host, un film dur et violent. Le protagoniste a tant perdu qu’il en ressort changé à jamais.
Le drame a débuté ici même, aux alentours de cette petite boutique. Une maisonnette qui a autrefois été investie par la présence d’humains qui ne sont plus, qui ne seront plus jamais. Alors cette image se teinte de tous ces drames, de tous ces morts.
Mais désormais il neige… Cette matière immaculée efface-t-elle le sang ? Probablement pas, pourtant elle agit comme marqueur du temps passé, de l’hiver arrivé : le drame devient souvenir. Les personnages investissent l’endroit comme des gardiens de phare, exilés loin de toute société, devenus des gardiens de temples.
Cette maisonnette au milieu de la neige n’est rien d’autre que cela : un souvenir dont ils sont les gardiens. Cette lumière au milieu de rien, c’est la vie. La vie qu’ils chérissent désormais et qu’ils mènent pour ceux qui l’ont perdue.
Personne ne pourra les déloger : ni poisson mutant, ni armées. Le cadrage explicite de toute façon que le danger est derrière eux, leur donnant enfin le droit à un repos bien mérité.