The Life of Chuck
Mike Flanagan et Stephen King en quête du sens de la vie

The Life of Chuck est une adaptation de la novella If It Bleeds du célèbre Stephen King réalisée par Mike Flanagan (Doctor Sleep). Bien qu’il s’agisse de deux pointures du genre de l’horreur, The Life of Chuck se veut beaucoup plus intimiste en parlant surtout du sens de la vie.
The Life of Chuck se déroule en trois actes et en chronologie inversée. Le film démarre donc par le troisième acte, dans un monde marqué par des catastrophes écologiques. Internet vient d’être coupé et chacun tente de continuer de vivre. Un panneau publicitaire apparaît dans la ville : « Thank you Chuck ». Qui est Chuck ? Personne ne le connaît et pourtant cette publicité est partout. Une voix off nous guide entre les actes créant un intriguant fil rouge.
Lors du second acte, on découvre un homme, Chuck (Tom Hiddleston) habillé en costard et mallette à la main, qui se met à danser face à une musicienne de rue. Il invite une femme dans la foule de passants et tous deux se mettent à danser comme si le temp s’était arrêté.
Pour le premier/dernier acte, on retrouve Chuck enfant, vivant avec ses grands-parents. Alors que sa grand-mère (Mia Sara) lui donne le goût de la danse, son grand-père (Mark Hamill) est convaincu qu’il doit faire des maths et devenir comptable. Dans cette dernière partie, la découverte d’une porte fermée à clé dans la maison des grands-parents apporte une part de surnaturel et de mystère, ajoutant au long-métrage cette touche d’horreur typique de Stephen King.
Intrigante et profondément personnelle, The Life of Chuck est une adaptation qui renoue avec le style hollywoodien des années 90 en apportant un message important sur la vie : profiter de ce qu’on a et de ce qui nous anime. C’est le genre de film qui arrive à à la fois à mettre entre parenthèses les problématiques de nos vies modernes, tout en continuant à mettre l’accent sur les potentielles conséquences qu’on risque de vivre. Le début du film s’appuyant sur des catastrophes écologiques, les dialogues entre les personnages dépassent les problèmes et tentent de se rapprocher de l’intime et du présent : on retrouve des conversations touchantes et philosophiques entre deux personnages perdus dans une ville à l’arrêt où le courant est soudainement coupé.
Les personnages sont attachants car ils ont tous une place importante à jouer dans la vie de Chuck. Chacun vient révéler une authenticité ou un trait de caractère singulier, et tous apportent un élément au fil conducteur au film. Au début, on rencontre ainsi un professeur (Chiwetel Ejiofor) dépassé par la coupure d’internet. Touchant, d’une profonde humanité, il vit le désespoir, les questionnements et la peur. On le voit prendre conscience de sa propre existence et de la nôtre par la même occasion, avec une métaphore sur le temps qui déconstruit la place de l’homme dans le monde.
Alors finalement qui est Chuck ? La question de départ est surtout une invitation à se demander qui nous sommes. Quelle vision avons-nous du monde ? Qui fait partie de notre univers ? Mike Flanagan crée un chemin étonnant pour que le spectateur puisse découvrir peu à peu le personnage principal et, sans être moralisateur, The Life of Chuck fait éclore des interrogations sur la vie et notre société moderne. En sortant de la séance, j’étais encore dans cette ville coupée du reste du monde.