Le 14 avril prochain, le réseau Fair_Play investit le BRASS (le centre culturel de Forest) pour une après-midi autour de l’écoute, plus particulièrement de musiciennes, avec des lives, des performances, des écoutes commentées et du DJing.
Les festivités commenceront dès 15h et vous pourrez y approcher divers projets et artistes dont Graine (Isabelle Sainte-Rose), HOLA HU (Myriam Van Imschoot & Doreen Kutzke), Séverine Janssen (BNABBOT), Poxcat Collective DJ’s (DJ Amigo III, DJ Nurse & DJ Huppocampo), Céline Gillain, Lazara Rosell Albear ainsi qu’une carte blanche de Annette Vande Gorne, qui proposera une écoute de femmes compositrices de musiques acousmatiques en Belgique. Il sera également possible de découvrir la sélection de Lexi Disques, label bruxellois, et de TULITU, librairie indépendante, qui tiendront un stand jusqu’à 19h.
Fair_Play est un réseau qui a été pensé en 2013 en France. Il réunit des femmes compositrices, plus particulièrement issues des musiques exploratoires et des arts sonores, et dont certaines ont travaillé au sein de l’INA (Institut national de l’audiovisuel), de France Culture et du GRM (Groupe de recherches musicales, un centre de recherche dans le domaine du son et des musiques électroacoustiques créé en 1958 par Pierre Schaeffer). La musique savante est un milieu de niche, intellectuel et en marge du business des musiques dites « actuelles ». On pense souvent que ces espaces sont affranchis des stéréotypes de genre et du sexisme ordinaire, car on y rencontre proportionnellement plus de femmes que dans les domaines plus « populaires ».
Pourtant cette différenciation est bel et bien présente, d’autant plus sournoisement. Si aujourd’hui, on évoque de grandes figures des musiques électroniques en tant que « pionnières » (Eliane Radigue, Pauline Oliveros, Beatriz Ferreira, notamment), dont certaines ont d’ailleurs fait leurs premiers pas au GRM, elles ont pourtant longtemps été effacées de l’histoire (des hommes) et ont été méprisée par leurs contemporains. À ce sujet, Eliane Radigue témoigne d’ailleurs dans un récent article de Trax : « À cette époque de machisme exacerbé, je ne prétendais à rien d’autre que de soutenir la musique concrète. J’aurais prétendu à plus, j’aurais probablement provoqué la moquerie… »