critique &
création culturelle

Being my mom de Jasmine Trinca

11 minutes de beauté

Jasmine Trinca passe derrière la caméra et raconte une séquence de son enfance dans Being my mom. L’actrice italienne présente son premier court-métrage en tant que réalisatrice à la 20 e édition du Cinémamed, le festival du cinéma méditerranéen de Bruxelles.

Envers et contre tout, le Cinémamed célèbre ses 20 ans. C’est donc en ligne, en s’associant avec la plateforme de diffusion Sooner, que le festival a soufflé ses bougies d’anniversaire. Au programme des festivités : treize courts-métrages et le double de longs-métrages, des recettes, des contes, des débats et de la musique. La fête a duré dix jours, du 26 novembre au 05 décembre. Le lieu, lui, c’est le canapé du spectateur. Mais aussi l’Italie, la Grèce, la Palestine, la Turquie, l’Espagne, la Serbie et de nombreux autres pays bordant la mer Méditerranée.

Pour visionner une production, 1, 4 ou 6 euros ont été demandés au spectateur selon qu’il s’agisse d’un court-métrage, d’un documentaire ou film à regarder en famille, ou encore d’une fiction. Une location de 48h qui pourrait rappeler les vidéoclubs, mais en version à domicile. Différentes thématiques regroupent les œuvres, parmi elles : « ces liens qui nous unissent », « destins de femmes » et « c’est bon pour le moral ».

Première catégorie des trois de notre calendrier de l’avent : « destins de femmes ». Deux femmes, dans le cas présent. Une fille et sa mère. Et leur relation qui évolue. Elles arpentent les rues de Rome avec une grosse valise. Il fait chaud, elles marchent, elles échangent leurs rôles, s’entraident, se sauvent, se chamaillent et renouent ensuite. Tout cela sans un mot. Le court-métrage est muet mais pas silencieux pour autant. Le dynamisme des personnages parle de lui-même, on entend leurs non-dialogues au même titre que la musique et les cigales.

Visuellement, cette création pourrait se comparer à un album photo, un album souvenir. Les plans fixes se succèdent et nos deux protagonistes les traversent, les faisant vivre. Chaque plan est esthétique. Rome est belle et la réalisatrice nous la fait découvrir sans Colisée, ni Panthéon. Dans Being my mom comme le nom l’indique, Jasmine Trinca partage son histoire en se mettant dans les traces de sa maman. C’est Alba Rohrwacher qui incarne celle-ci et elle le fait avec beaucoup de sincérité, mais aussi de comique. Comme le dit la réalisatrice, « c’est une actrice qui peut surprendre et désarmer ».

Le premier court-métrage de Jasmine Trinca est authentique, sans fioritures mais avec beaucoup d’émotions. 11 minutes de beauté devant nos yeux grâce aux plans s’apparentant à des photographies. Une histoire pleine de poésie : l’histoire de la réalisatrice et sa maman, de leur relation et leur odyssée dans les rues de Rome.

Même rédacteur·ice :

 

Being my mom

Réalisé par Jasmine Trinca
Avec Maayane Conti , Alba Rohrwacher
Italie, 2020
11 minutes