Assise derrière mon ordinateur, l’esprit encore embrumé de la veille, les oreilles encore étourdies, je me lance dans la rédaction de cet article. La première fois que j’ai vu Deathtura en concert remonte à 2014. À l’époque, le line up était différent : Julien, guitariste et chanteur, était encore présent. L’énergie préfigurait déjà ce qu’allait devenir Deathtura par la suite. La cohésion, elle, n’était qu’un apéritif de ce que le groupe nous réservait.
Deathtura est un groupe de groove / thrash / heavy metal originaire du Brabant wallon. Les cinq gars qui forment les rangs sont sous contrat avec le label italien Wormholedeath. Mais vous en saurez plus dans le deuxième article que je consacrerai à la formation.
Le 5 octobre dernier, en concert au Belvédère, j’ai assisté à une vraie démonstration de force. Quatre ans après les avoir vus pour la première fois, je dois bien avouer être tombée de haut, tant l’électricité qui émanait du show était palpable.
Un live décapant
Outre les effets purement visuels du concert (comme la fumée et les lumières), le talent des cinq musiciens est indéniable. Petit bémol, le chant n’était pas assez audible dans les deux premiers morceaux. Probablement un problème de réglage du son.
Avec une dizaine de concerts à leur actif depuis le nouveau line up , on sent que le groupe a l’habitude de jouer ensemble.
Le show que propose Deathtura est complet, rien n’est laissé au hasard tout en laissant une large place à la relance, voire à l’improvisation. Le groupe ne fait pas l’erreur de produire une performance trop carrée et laisse libre cours à ses envies.
Le chanteur n’hésite pas à prendre la guitare acoustique au milieu du concert, apportant un côté intime plutôt agréable, et donnant également au public l’occasion de se reposer !
À l’exception de l’installation du chanteur pour le morceau acoustique, les transitions sont fluides.
Le single Escape the Time résonne dans cette petite salle namuroise. Ayant déjà écouté ce morceau avant le concert, je me mets à chantonner le riff introductif typiquement heavy. L’introduction puissante met directement dans l’ambiance du morceau. Je ne remarque pas d’erreur rythmique et la partie batterie est très variée. Plus que soutenir les autres instruments, elle les met en avant et ne se contente pas de les suivre.
Bastian : il faut arriver à exprimer en trois minutes un truc que tu ressens pendant trois secondes, un instant. 1
Une musique originale
Côté chant, Deathtura propose une formule très intéressante : une alternance growl (chant crié guttural) et chant clair. Cette formule originale rassasiera tant les férus de growl que ceux qui lui préfèrent le chant clair.
Bastian : J’essaie de rajouter ma touche personnelle. L’éraillement est spontané, naturel et contrôlé.
Mais même si le chanteur (Bastian) a une diction remarquable, ses nombreuses petites inflexions ont un peu lassé mes oreilles, qui ne savaient pas se raccrocher à une note en particulier. Bastian montre beaucoup de charisme, ce qui donne un référent constant au public, sans pour autant négliger les autres membres. Très influencé par Corey Taylor (chanteur du groupe de nu metal Slipknot ), il fait passer beaucoup d’émotions à travers sa voix.
Dans son ensemble, la fusion d’un son mélodique et de passages plus lourds et énergiques décoiffe et rend la musique de Deathtura très dynamique.
On ne s’ennuie pas à un concert de cette jeune formation. En quatre ans, ils ont beaucoup évolué, et cela semble bien parti pour n’être qu’un début. Le 5 octobre 2018, j’ai assisté au concert d’un groupe qui a le potentiel de faire partie des grands !
Jack : On envisage déjà la composition d’un second album, car les idées sont là.
Leur premier album Division vient tout juste de sortir, mais si vous avez envie d’un apéro en attendant sa critique, le clip d’ Escape the Time est d’ores et déjà visible.