critique &
création culturelle
Division
premier né de Deathtura

Suite et fin du couple d’articles sur la jeune formation brabançonne orientée thrash/heavy, déjà décrite dans un premier article . Il est à présent temps d’aborder le cœur du sujet : le premier album de Deathtura, Division , sorti dans les bacs le 26 octobre dernier !

Produit avec le label Wormholedeath, produit et mixé par Wahoomi Corvi et Cristian Coruzzi, Division s’ouvre sur un riff lourd, brut et sans concession. Purgatory of our Future nous donne instantanément l’envie d’ headbanger ! Bref, les gars annoncent la couleur.

L’album se poursuit avec Help Me Confide , morceau efficace mais relativement banal. En effet, le chanteur Bastian ne semble pas maîtriser suffisamment le texte pour se détacher de la guitare et de son rythme. Ce qui n’est pas une fatalité et ne peut qu’être amélioré pour la suite !

Petit bémol qu’on peut également adresser au chant sur le morceau suivant et single Escape the Time . Le morceau ne prend pas beaucoup de risques et reste assez simple dans sa structure. Mais il dégage néanmoins une énergie débordante et, vers la moitié du morceau, un solo orienté heavy et techniquement bien ancré vient chatouiller nos oreilles.

Le clip dépeint la vie d’un homme ordinaire qui, sous la pression d’une vie qui ne lui convient plus, finit par péter les plombs (littéralement).

Pourquoi avoir choisi ce thème en particulier ?

Bastian : Car ce sentiment de mal-être touche beaucoup de personnes. 1

Un premier opus efficace

Mais avançons un peu. Nous voici déjà au sixième morceau. Une power ballad très forte, puissante et rythmée ! Le texte de Killing your Threats parle d’une rupture difficile, et Bastian laisse s’exprimer tout son potentiel émotionnel.

Not a Fool et confess for Them suivent le mouvement, dans une alternance fluide de morceaux tantôt heavy, tantôt thrash, mais peut être moins attrayants.

Jerem : Je suis très black metal et metal extrême en général, peut être que j’amènerai une touche un peu plus sombre pour les prochaines compositions.

Sick of Being You arrive en amenant une ambiance lourde qui redynamise l’ensemble de l’opus. Ambiance lourde, et pour cause…

Bastian : Dans Sick of Being You, le personnage se parle à lui-même. Sa façon de vivre lui répugne. Je pense qu’énormément de personnes sont dans le cas sans même le savoir. Nous sommes tous à un moment donné plongés dans une fausse réalité qui nous éloigne de nous-même.

Nous voilà déjà arrivés à In Sight qui, je ne sais comment l’exprimer, nous fait sentir que nous touchons à la fin de l’album. Un morceau qui alterne passages quasi death metal et moments doux et mélodiques. Mais In Sight n’est pas conventionnel et ne cherche pas à faire plaisir au public : il le désappointe, repartant sans prévenir vers une puissance brute après nous avoir donné envie de sortir les bougies, notamment avec le solo de guitare.

The Kid conclut Division sur des notes de guitare apaisantes et la voix envoûtante de Bastian. Une chanson qui tombe à pic pour clôturer en beauté un album au potentiel évident.

Dans cet album, la batterie, assurée par Nico Mike D., dépasse largement son rôle de soutien rythmique pour devenir un pilier à part entière de la musique de Deathtura. Nico, influencé par Mike Portnoy (ex-batteur du groupe de metal progressif Dream Theater ), développe un jeu technique, rapide mais mesuré, carré.

La force de Deathtura est de produire une musique qui paraît déjà entendue tout en étant originale. Ce qui donne envie au public, dans sa zone de confort, de creuser.

Deathtura arrive à fusionner les talents en une musique pas forcément novatrice (autrement dit, qui respectent les codes des styles abordés), mais néanmoins nouvelle.

On sent que Deathtura se cherche encore (ce qui semble normal après seulement un album). Mais avec un album aussi équilibré et harmonieux que Division , le groupe se lance sur la bonne voie. La formation prévoit déjà un deuxième album. Ils auront donc l’occasion de nous en montrer davantage !

Globalement, le son relativement lissé de Division saura sans doute rallier les publics les plus exigeants comme les amateurs néophytes.

Tout en citant Pantera, Channel Zero, Windir, Machine Head, Slipknot ou encore Dream Theater, je ne ferai pas de comparaison aux monstres sacrés de la musique métal, car Deathtura s’emploie à produire, sur base de ses influences, un style nouveau.

Jack : On essaie de produire un mélange qui nous ressemble.

Nico : Un “360 degrés du métal” qui brasse plein d’influences.

Même rédacteur·ice :

Division

Deathtura

Wormholedeath Records

2018