Ce qui me frappe dans cette pièce ? Le texte. Comment une coordonnée simple et brute en détermine toute la dramaturgie : 4 h 48. À ce moment-là, Sarah Kane ne sera plus. Ici, c’est Sophie Cadieux qui se charge de tout le poids de cette disparition programmée. En attendant, il faut parler. C’est le texte, dans une nouvelle traduction de Guillaume Corbeil. Il faut parler, et que faut-il dire d’autre que la mort qui vient ? Pourquoi bientôt il n’y aura plus personne. Pourquoi ce refus de vivre cette vie-là est une raison supérieure. Existentielle, radicalement libre, ce qu’on veut… Quelque chose comme une intelligence physique, une pensée à fleur de peau. Ce que cette actrice raconte ? Sa révolte. Complète, absolue, sans rémission. Il faut surtout qu’on comprenne qu’elle sait de quoi elle parle, qu’elle a fait le tour de la question.