Une sieste acoustique, vous dites ? Vous vous demandez plutôt ce qui se cache derrière ce concept ? Il est simple : vous vous allongez sur des tapis et des coussins posés çà et là. En arrière-fond, un groupe de musiciens joue ses propres compositions et vous enivre de sa mélodie pendant que vous sombrez dans un état de somnolence consciente et rassurante.

La définition reste subjective, mais c’est à peu près ce que j’ai ressenti en me rendant à ma première sieste acoustique, l’après-midi du dimanche 11 décembre, en franchissant la double porte d’entrée de la Ferme du Biéreau à Louvain-la-Neuve.

Je ne connaissais pas le concept, mais cette idée de sieste acoustique me réjouissait d’emblée… Et puis, j’allais rester bien au chaud pour une heure, loin du froid glacial de décembre. Quoi de plus réconfortant ?

La sieste se déroule dans la grange du Biéreau, avec ses immenses poutres en bois, imposantes. Des coussins, des petits tapis et matelas recouvrent le sol. Il y a aussi des chaises assemblées en U pour ceux qui ne souhaiteraient pas s’allonger par terre.

Un piano, une guitare et un instrument de percussion qui ressemble très fort à un cajon, sans aucune certitude, étant donné que la salle est déjà remplie et peu éclairée, pour déjà donner le ton, propice à la sieste et à la méditation.

Un trio pour un concerto

Trois musiciens font ensuite leur entrée. J’identifie Matt Watts et Mercelis - car je m’étais renseignée sur les artistes invités à l’occasion de cette sieste - deux auteurs-compositeurs dont l’écriture et les morceaux sont portés par les tripes et touchent à la musique contemporaine et rock. Le trio ne s’attarde pas en longues tirades, se présente brièvement et entame sa première chanson. J’opte d’abord pour une position assise, entourée de plein de coussins. Je prends le temps d’analyser ce qui m’entoure et de repérer des traits propres aux musiciens. C’est le guitariste/chanteur qui mène la cadence, je pose le regard sur sa queue de cheval et sa longue veste. Cela lui donne un style de rocker mais son visage reste doux, tout comme sa voix.

J’aperçois à peine le pianiste et celui qui joue de la percussion me tourne le dos. J’abandonne ma position assise et me couche sur le dos. J’observe les poutres majestueuses du plafond et me laisse bercer par la deuxième chanson annoncée par le guitariste enjoué. La musique a des airs de rock et de pop, je me demande si j’arriverai à m’endormir, car elle est entrainante et rythmique. Je fais le vide dans mon esprit et je ferme les yeux.

Tout au long du concert j’ai réussi à la fois à somnoler et à entendre la musique en bruit de fond. C’est sans doute la grande force de cette sieste acoustique. Elle permet de se détendre aussi bien physiquement (en se couchant sur des tapis confortables) que mentalement (en laissant dériver son esprit au gré d’une musique qui prend des allures envoutantes). L’occasion de faire le vide, de se laisser porter et de se détendre.

Un concept insolite

Le principe  reste très insolite quand on y pense, voire paradoxal : selon mon expérience, un concert n’est-il pas l’occasion de se défouler, de chanter à s’arracher les poumons sur les tubes préférés de son idole ? Ici, le concept est tout autre. Le calme, le silence intérieur, la musique extérieure. Moment hors du temps pour somnoler et se retrouver.

Petit plus  : la sieste s’est clôturée sur une petite dégustation de créations culinaires du chef François Gérard. Comprise dans votre billet d’entrée !

Tentez par l’expérience ? Rendez-vous sur le site de La Ferme du Biéreau et découvrez les autres siestes acoustiques de prévues.