Hair Slick Back de Sneaks
This is your song (85)
Qu’est-ce qui génère une adhésion immédiate ? Moi, j’ai pas besoin de programme, pas besoin de deuxième tour. J’aime juste les comètes.
Sur une photo où elle cisaille l’espace des coudes, Eva Moolchan (Sneaks) a une tresse avec un chouchou contre le crâne, faussement sage comme Britney Spears dans le clip de Baby One More Time . À part leur très jeune âge, c’est bien le seul trait qui les mette à la colle. Question nattes et toupet, cherche plutôt du côté d’Azealia Banks, avec un côté nasty moins pétaradant.
C’est pas grand-chose pour démarrer, mais ça te fait sourire à dents de louve. Juste comme Poly Styrene (X-Ray Specs), avec ses quenottes bardées d’un appareil dentaire. Juste comme les Bush Tetras qui savent aiguiser leurs armes : « Well I sharpen my teeth to take another bite . »
Sneaks, c’est le sens/sang neuf. Le point d’incandescence post-punk – même pas deux minutes – comme une mèche qu’on repousse à la hâte derrière l’oreille, faute de pouvoir se relaxer. C’est l’âpreté d’une formule. Une basse au groove doucement hargneux et une boîte à rythme qui a la bonne stratégie de beat. L’élasticité d’une langue saurienne qui accentue les s et les fait imploser dans le palais… T’étonne pas si tu choppes de ravissantes morsures sur ton avant-bras.
Hair Slick Back est une bombinette sans retardement. Une façon incisive de circonscrire son territoire, d’occuper l’espace dans l’urgence de façon altière – « You think you got a lot to say / No, you think you need a bigger stage » – et de disparaître aussitôt.