Herself de Phyllida Lloyd
Phyllida Lloyd et Clare Dunne présentent Herself au Kinépolis de Bruxelles à partir du 22 septembre. Drame irlandais, ce film poignant traite des violences conjugales et est à ajouter à votre liste de productions à voir absolument.
Phyllida Lloyd est une réalisatrice britannique. Si son nom ne réveille peut-être rien, l’image de Meryl Streep en Dancing Queen mettra sûrement la puce à l’oreille à plus d’un. Il s’agit en effet de la réalisatrice de Mamma Mia! , le film à succès tirant son inspiration du groupe pop suédois ABBA. En 2020, nous la retrouvons sur un drame à petit budget, très loin donc de la rayonnante comédie musicale. Un changement qui surprend mais Lloyd déclare à The Independent :
Je voulais entrer dans le domaine des films à petit budget parce que je pensais que cela pourrait m'aider à apporter le genre de travail que je faisais au théâtre et à l'aligner davantage sur ce que je veux faire à l'écran. Il s'agit plus simplement d'éviter que l'environnement de travail ne soit si schizophrène. Et en travaillant sur un film à petit budget, cela ressemble un peu plus au monde auquel je suis habituée. C'est plus terre à terre.
L’équipe du film est complétée par Clare Dunne. L’actrice irlandaise a co-écrit le film et y joue Sandra, une femme battue.
Sandra essaie de fuir la violence de son couple, lui s’en rend compte, il lui brise les côtes. La police intervient et Sandra peut sortir de cette maison dangereuse. Elle emmène avec elle ses deux filles, Molly et Emma. Mais quand on est une femme battue, partir n’entraîne pas la libération. La maltraitance continue dans le traumatisme, dans les procès, dans les gardes, dans la recherche de logement aussi. Le soulagement laisse place à la débrouille, à la solitude et au travail acharné afin de subvenir aux besoins des enfants. Ces enfants qui ont vu Sandra, leur mère, s’effondrer au sol, détruite. Réussir à quitter une relation violente n’est pas la fin. De tous ces aspects de sa nouvelle vie, celui qui handicape le plus Sandra est l’accès au logement. Elle décide donc de construire sa propre maison à un tout petit budget, grâce à un terrain offert et une solidarité touchante. Durant ce projet, elle se découvre et remonte la pente malgré les violences qui ne cessent.
Lorsque l’on voit l’esthétisme des plans de ce drame, on est pris dans une ambiance très contrastée entre ombres et lumière. Dans ce parcours de vie, malgré les moments très sombres, il existe une part d’espoir représentée par les puits de lumières dans les scènes. Herself est un drame qui laisse les spectateurs bouche-bée. Il les fait passer par toutes les émotions. De l’attendrissement au cœur brisé, de la colère à l’épouvante et puis beaucoup d’espoir. Ce portrait de Sandra et de ses filles est intense tant le jeu des acteurs est bon. Clare Dunne fait ressentir sa souffrance à travers l’écran.