critique &
création culturelle
L’art au service de l’art

Mardi 10 avril, à l’espace Delvaux à Watermael-Boitsfort, le Centre du Film sur l’Art déroulait son Mardi de l’art mensuel : des documentaires en tous genres qui mettent en lumière des artistes, toutes disciplines confondues. Au programme : découverte de Robert Doisneau et de Man Ray sous de nouveaux jours.

Le Centre du Film sur l’Art est une cinémathèque spécialisée dans le documentaire sur l’art. Le centre est nomade : il se déplace à Bruxelles et ailleurs, comme à la Vénerie, à la Centrale d’Art Contemporain au centre ville, au Point Culture à l’ULB, ou au Plaza-Art à Mons,… pour diffuser ses documentaires, selon des thématiques ou des volontés d’animateurs. Les documentaires sur l’art, explique Sarah Pialeprat, responsable du CFA, reprennent les documentaires autour de la peinture, la musique, la danse, la littérature, la photographie, le cinéma…

« On parle de documentaire sur l’art quand, au cœur du film, on parle de création humaine, quelle qu’elle soit. »

Le panel du CFA est très large : on y trouve des artistes belges et étrangers, des grandes pointures et autres petits indépendants, des contemporains et des personnalités historiques… Mais les projections poursuivent toujours le même but : faire connaître ces artistes et leur travail. « Mon travail est de défendre un cinéma qui n’est pas défendu, ni mis en salle. Les gens ont peut-être besoin de retrouver du réel, à une époque où il y a aussi plein de blockbusters , même si l’un n’empêche pas l’autre. »

Henri Storck, père du documentaire du film sur l’art. La Belgique reste pionnière en la matière. © Luc de Heusch

Henri Storck, père belge du documentaire sur l’art, est à l’origine du CFA. Ses documentaires sociaux et ceux sur l’art lui ont permis de filmer certains de ses amis artistes ayant des positions engagées. Sarah Pialeprat ajoute : « Il y a toujours une réflexion : souvent les artistes sont là pour dire des choses sur la société, pour la remettre en question. Peut-être pas pour la transformer parce que c’est difficile, mais en tout cas pour l’interroger : l’art ça sert à ça. »

Outre la réflexion politique, le documentaire sur l’art poursuit un double objectif. Tout d’abord artistique, pour présenter le travail de la personne mise en avant, mais aussi cinématographique, la qualité du documentaire étant primordiale. Le travail du Centre du Film sur l’Art c’est aussi de dégoter des documentaires de qualité, et souvent rares et historiques.

C’est particulièrement le cas à la Vénerie ce mardi 10 avril. À Watermael-Boitsfort, une vingtaine de pensionnés se dispersent dans la salle de l’espace Delvaux. Il fait ensoleillé, mais qu’importe : les spectateurs consacrent une heure de leur temps de midi à cette projection avec plaisir. Dans la salle, les discussions fusent : on commente la programmation (« Si radicalement différente de ce que l’on peut voir sur Netflix ! », dira une femme d’une soixantaine d’années), ou l’initiative elle-même. On le sent très vite, ces mardis de l’art sont le rendez-vous d’habitués.

Même rédacteur·ice :

Robert Doisneau

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