Retour sur 2019 (2)
À l’approche de la fin de la décennie, la rédaction Karoo dresse sa rétrospective culturelle de l’année 2019 ! Science-fictions et visions de la société sont au rendez-vous pour Thibaut Mareschal.
Nino dans la nuit
L’année commence pour moi avec un roman qui claque. Nino dans la nuit est le premier roman que j’ai eu l’occasion de lire pour Karoo. Une lecture qui m’a emballé dès les premières pages, le ton et le rythme m’accrochant instantanément. Aimant la langue et ses possibilités, j’ai adoré le travail proposé par le couple d’auteurs Capucine et Simon Johannin. Le style oral, poétique et imagé va de pair avec cette jeunesse qui se cherche, et le roman peint avec énergie et porte un regard alerte sur notre société.
Chernobyl
La minisérie produite par HBO nous propose de plonger en plein dans la catastrophe de 1986. Au programme, une écriture (Craig Mazin) et une réalisation (Johan Renck) qui nous sortent du confort de notre salon pour nous faire vivre l’angoisse et l’horreur des hommes et des femmes victimes de cet effroyable accident nucléaire. Chernobyl, c’est aussi des acteurs. On peut citer Stellan Skarsgard (jouant Valeri Legassov) et Jared Harris (Boris Chtcherbina), parmi tant d’autres, qui campent deux personnages historiques cherchant à limiter les dégâts. Mêlée à une musique qui baigne les épisodes dans une ambiance anxiogène, la série ébranle et, tout en dressant le panorama glaçant des évènements essentiels entourant la catastrophe, porte un discours percutant sur la place de la vérité. Bref, un chef-d’œuvre à voir. J’en profite pour évoquer une pièce que j’ai vue cette année, lié à cette problématique de Tchernobyl, et qui valait tout autant le détour : l’Herbe de l’oubli .
Joker
Transposer à l’écran les origines du méchant le plus fascinant de l’univers DC n’était certainement pas une mince affaire . Todd Phillips a pourtant réussi son pari avec brio. Il propose ici une histoire de super-vilain loin des codes du film d’action explosif, et dont le ton est avant tout psychologique et contemplatif, créant un malaise, une inquiétude grandissante au fil des scènes. Joaquin Phoenix incarne un personnage torturé, Arthur Fleck, un comédien de stand up raté qui part à la dérive. La force du film est à la fois dans le jeu d’acteur de Phoenix, subtil, émouvant et choquant tout à la fois, et à cette intrigue qui, bien que simple, tient en haleine et arrive à nous empoigner tout du long.
Dark – saison 2
Après une saison 1 mettant les neurones à l’épreuve, on rempile pour une saison 2 qui nous dévoile d’autres niveaux de complexité. Et pourtant, on en redemande. Dark fait partie de ces séries impossibles à suivre l’œil à moitié clos. Elle est exigeante, mais l’intrigue en vaut de loin l’effort : une histoire de voyage dans le temps, de cycle qui se répète, de paradoxes temporels, le tout amené avec maitrise au fil des épisodes. Commencée en 2017, la série allemande comptera aux dernières nouvelles trois saisons. La saison 2, sortie en juin 2019, reprend les ingrédients qui ont fait le succès de la saison précédente, et arrive encore à nous surprendre et nous intriguer par ses développements scénaristiques ainsi que par son ambiance lugubre.
Watchmen – saison 1
La série Watchmen est une pépite qui nous est arrivée cette fin d’année. Créée par Damon Lindelof, co-créateur notamment des séries Lost et The Leftovers , la série se situe 34 ans après le comics d’Alan Moore et de Dave Gibbons. Que ce soit dans l’écriture ou la réalisation des épisodes, l’excellence est présente et permet d’aborder de nombreux thèmes, dont le racisme en particulier, par le biais d’une histoire mêlant drame, enquête et science-fiction. Parmi la galerie de personnages, on suit ainsi la détective Angela Abar, une policière masquée qui cherche à comprendre ce qu’il se passe à Tulsa, lieu principal de l’intrigue, ou encore Adrian Veidt, reclus dans un monde hors du nôtre, et qui cherche à s’en échapper.