Des fils à bras le corps
Constitué de cinq jeunes diplômées de l’Académie Royale des Beaux-Arts en design textile, le collectif A.R.M. expérimente formes et matières. Exposition à découvrir au MAD du 20 au 23 juin et avant-goût dans la galerie Karoo !
Composé de Garance Chauveau, Juliette Pailleux,Johanna Dos Santos – Mellinger, Cécile Cocheteux, et Saskia De Kinder, le collectif A.R.M. regroupe les cinq étudiantes du master de la promotion 2018 – 2019 de l’Académie Royale des Beaux Arts en design textile. Ce jeudi 20 juin, suite à leur jury de fin d’études, elles inaugurent leur vernissage au MAD à Bruxelles afin de présenter la conclusion de recherches personnelles autour de l’expérimentation de matière textile. Un exposition à découvrir jusqu’au 23 juin.
Que signifie le nom de votre collectif « A.R.M. » ?
Saskia : A.R.M. veut dire « Atelier de Recherches Matières ». De manière vaste, on travaille dans la recherche d’entrelacs, de texture, de matière. Ça permet justement d’expliquer que c’est vraiment un travail sur les surfaces et les matières, et pas uniquement une technique en particulier.
Garance : On peut aussi le prononcer « arm », sauf si c’est perçu comme trop violent, alors là on en revient à prononcer toutes les lettres ( rires ). Mais on préfère toutes le dire « arm », parce que c’est aussi notre arme dans la vie, et en plus ça veut dire « bras », et comme on utilise beaucoup nos bras dans notre travail, c’est assez parlant ! Et puis c’est aussi le nom d’une marque de métier à tisser, avec laquelle on a appris à travailler. C’est un peu un clin d’œil à notre parcours.
Johanna : C’est un nom engagé : on voulait qu’il y ait une histoire derrière. Mais la référence principale reste le rapport à la matière. Nous sommes engagées dans cette recherche de matières et de surfaces, pour pouvoir après travailler avec d’autres designers plus spécialisés dans la forme et la construction d’objets. Mais aussi avec des industries qui cherchent un travail plus expérimental.
Recherche de formats autant que recherches de matières, dans ce cas ?
Saskia : Disons que nous sommes ouvertes à des collaborations. Nous ne sommes pas designer d’objets, on ne peut pas créer de produits finis tels qu’une table, on met vraiment le tissu et la matière en avant.
Johanna : La matière plus que le tissu, d’ailleurs. Juliette, par exemple, n’utilise pas du tout le tissu et fait des matériaux composites. Elle crée une surface à partir d’une matière : le polystyrène, qu’elle refond, qu’elle extrude, qu’elle colore avec certains pigments naturels. Ensuite elle utilise ce fil pour créer une surface avec un jeu d’entrelacs. Ce n’est aucunement un tissu à proprement parlé, par contre ça reste un travail de fil qui prouve notre travail de construction de surface.
Saskia : Avec A.R.M. on crée des surfaces textiles entre autres, qui peuvent après être retravaillées en collaboration, pour en faire des meubles par exemple. Il y a donc plein de collaborations possibles et imaginables.
Garance : On ne va pas proposer un t-shirt, on va proposer la matière d’un t-shirt. On ne crée pas toutes notre fil dans notre travail, mais on se base toujours sur une technique d’entrelacs du fil et de la matière.
Quelles techniques appliquez-vous de manière générale dans vos différents projets ? Vous avez un panel spécifique ?
Johanna : La base, c’est le tissage. C’est ce qu’on apprend en priorité en bachelier à l’Académie Royale des Beaux Arts, avec la sérigraphie, c’est-à-dire la conception de motifs et l’impression au cadre, de manière manuelle. On apprend d’autres techniques de création de matière, telles que la broderie, la teinture, le tricot, le papier ainsi que le feutre.
Garance : On travaille aussi la couleur, qui va de paire avec l’ensemble des techniques, mais est un travail en soi.
Et ce sont ces différentes manières de construire des surfaces qu’on retrouve dans votre première exposition ?