critique &
création culturelle

LOVETRAIN2020

Hymne à la liberté

© Julia Gat

Du 19 au 21 février 2025, l’Aula Magna a eu la chance d’accueillir LOVETRAIN2020, un spectacle de danse mondialement diffusé, où musique, lumière et corps vêtus avec élégance s’explorent jusqu’à atteindre une délivrance. Emanuel Gat, chorégraphe et créateur lumière, accompagné dans ses choix artistiques par douze danseureuses, met en scène une ode à la libération, en réaction à la crise liée au Covid-19.

Du 19 au 21 février 2025, l’Aula Magna a eu la chance d’accueillir LOVETRAIN2020, un spectacle de danse mondialement diffusé, où musique, lumière et corps vêtus avec élégance s’explorent jusqu’à atteindre une délivrance. Emanuel Gat, chorégraphe et créateur lumière, accompagné dans ses choix artistiques par douze danseureuses, met en scène une ode à la libération, en réaction à la crise liée au Covid-19. 

Aux premiers instants, les spectateurices sont dans le noir, quand soudain percent quelques notes d’un titre célèbre de Tears for Fears. Le public est invité à écouter avant de regarder. Les chansons de ce groupe des années 80, et la new wave qui les caractérisent, berceront tout ce spectacle, la bande-son étant uniquement composée de leurs tubes ! 

Dans un second temps, on découvre une scène inoccupée dont le fond ressemble aux barreaux d’une cage, derrière lesquels dansent des interprètes qui rejoignent ponctuellement la scène et qui se placent sur une même diagonale, jusqu’à former un tableau de corps aux positions éclectiques, mais harmonieuses. 

Les costumes de Thomas Bradley attirent directement l’attention. Ils se distinguent par des coupes asymétriques, des superpositions et des matières fluides aux couleurs éclatantes qui évoquent un mélange entre tradition et modernité. Chaque interprète se distingue par son costume, et ces singularités esthétiques créent un visuel organique magnifique dont l’équilibre est l’élégance. Au cours du spectacle, ces habits ne sont pas fixes : les danseureuses se défont chacun à leur tour de diverses parties, laissant apercevoir la nudité. L’aspect déstructuré, la fluidité et l’éclat de ces costumes résonnent avec l’ode à la vie et à l’amour, message essentiel de ce spectacle.

 

© Julia Gat
© Julia Gat

LOVETRAIN2020 se compose comme un enchaînement de danses collectives ponctuées par des danses en duo ou en solo où alternent expression corporelle et élégance de la danse classique et contemporaine. Les chorégraphies sont régies par la musique, toutefois la danse existe aussi de nombreuses fois dans le silence, laissant à cette discipline toute la place pour s’exprimer. 

Dans les chorégraphies de LOVETRAIN2020, le plateau est un véritable jeu de lignes verticales et surtout diagonales. Les danseureuses se meuvent dans ces directions les uns vers les autres, parfois en réalisant des gestes coordonnés, parfois en effectuant des gestes différents mais en symbiose. Ils donnent l’impression qu’ils se partagent un flux d’énergie qui les relie sans cesse, et surtout qu’ils s’amusent. Leur manière de saluer à la fin de la représentation évoque d’ailleurs ce ressenti : au fur et à mesure des pas du tableau final, donnant l’impression d’être plus improvisés que préparés, iels rejoignent à leur tour l’avant-scène avant le salut.

© Julia Gat

À la fin du spectacle, les barreaux présents au fond de la scène se lèvent et laissent place à une scène sur laquelle les danseureuses peuvent se mouvoir en toute liberté. En réponse à la crise du Covid-19, les chorégraphies d’Emanuel Gat envahissent la scène d’amusement, de frivolités, de légèreté. Tout au long du spectacle, on s’étonne d’ailleurs de chanter les chansons qu’on reconnait ou de gesticuler sur notre siège à leur rythme new wave : LOVETRAIN2020 nous évoque l’envie de s’amuser !

Même rédacteur·ice :

LOVETRAIN2020

Chorégraphie et lumières : Emanuel Gat

Créé avec et interprété par : Eglantine Bart, Tara Dalli, Noé Girard, Nikoline Due Iversen, Pepe Jaimes, Gilad Jerusalmy, Olympia Kotopoulos, Michael Loehr, Emma Mouton, Rindra Rasoaveloson, Abel Rojo Pupo et Sara Wilhelmsson 

Création costumes : Thomas Bradley

Réalisation costumes : Thomas Bradley et Wim Muyllaert 

Direction technique : Guillaume Février 

Régie son : Frédéric Duru

Habilleuse : Marie-Pierre Calliès 

Production : Emanuel Gat Dance, Marjorie Carré et Mélanie Bichot

 

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