Les perles de 2024 selon Lorent
L'année musicale 2024
Cette année j’ai choisi de n’évoquer que des plaisirs musicaux, allez savoir pourquoi, ce sont les notes qui me collent à la peau. Alors voici dix albums dans le désordre (sauf celui de l’alphabet) et sans prétendre à quoi que ce soit d’objectif : juste des émotions personnelles, brièvement présentées à défaut d’être comprises, même et surtout par moi.
Bonnie « Prince » Billy, Nathan Salsburg, Tyler Trotter : Hear The Children Sing The Evidence [No Quarter]
Au détour d’un projet moins médiatisé, Will Oldham offre sa dose annuelle de magie. Ça fait une trentaine d’années que ça dure. Merci.
Civilistjävel! : Brödföda [FELT]
Une espèce de techno-dub atmosphérique dans la lignée de ce qui se publiait sur Chain Reaction : la musique proposée par Tomas Bodén correspond sans doute aux sonorités qui me brossent dans le sens du poil. Ses compositions subtilisent le fil de mon raisonnement. Merci.
DJ Nigga Fox : Chá Preto [Príncipe]
Sur cet excellent label portugais, il y a cet album a priori sans génie, sans réel moment fort, ni franchement triste, ni encore moins joyeux, métissage de musiques guère surprenant, somme toute anecdotique ? Pourtant j’y reviens, encore, et son inquiétante étrangeté m’évoque le temps présent. Merci.
Ghost Dubs : Damaged [Pressure]
Après la techno-dub de Civilistjävel!, le dub-techno de Ghost Dubs. Ça sonne bien Chain Reaction aussi, virage abstrait. J’adore ça, mais soyons clairs, ça demande quelques assouplissements avant de s’y mettre. Merci.
Lolina : Unrecognisable [Relaxin Recors]
Si vous ne connaissez pas Lolina, laissez Unrecognisable vous la présenter : à la frontière des genres, ne serait-ce pas une merveille d’opérette contemporaine ? Un album totalement outsider, gravement non-identifié, absolument marginal, suprêmement indispensable. Merci.
Meshell Ndegeocello : No More Water: The Gospel Of James Baldwin [Blue Note]
Blue Note, James Baldwin, Meshell Ndegeocello… Merci.
Moin : You Never End [AD 93]
L’album qui donne envie d’écrire des bêtises dithyrambiques avec des adjectifs bien superlatifs et des références héroïques. On n’en fera rien parce qu’on adore trop ces onze morceaux pour les soumettre à nos mots. Mais c’est tentant… Merci.
Moor Mother : The Great Bailout [Anti]
Camae Ayewa, alias Moor Mother, perpétue l’art de mettre en musique et poésie les grands récits. Version 2024 et sans doute avec une maestria sans égale. Merci.
Shabaka : Perceive Its Beauty, Acknowledge Its Grace [Impulse!]
Dans cette liste, ceci est sans doute l’album le plus beau d’évidence. On en trouvera peu pour ne pas goûter la douceur de mélodies s’épanouissant avec autant de grâce et de légèreté. Et pourquoi qu’on bouderait son plaisir, hein ? Merci.
Ulrich Troyer : Transit Tribe [4bit Productions]
Je vous ai déjà dit que j’aimais le dub ? Oui ? Non ? Bon, dans le doute, ce Transit Tribe synthétise ce qui se fait de plus cool dans le genre, ou plutôt les sous-genres. De quoi quitter 2024 de la meilleure des humeurs. Merci.