Le Karoo est au cœur de l’un des trois textes qui composent la dernière parution de J. M. Coetzee au Seuil. Le désert sud-africain auquel cette plateforme a emprunté son nom, via un détour orchestré par Steve Tesich , symbolise ici une désolation qui touche tout un pays et les âmes qui errent à sa surface. Coetzee ne se révèle pas plus optimiste qu’à son habitude et, pour le dire franchement, on aurait tôt fait d’oublier ce bref recueil si, justement, il ne se prêtait pas à ce rapide clin d’œil au pays de la soif qui nous est cher.

Double clin d’œil d’ailleurs, comme ceux que l’on fait aux enfants, croyant toujours être les premiers à réaliser cet exploit devant eux : la troisième de ces histoires est en fait le discours que lut Coetzee à l’occasion de la réception de son prix Nobel de littérature en 2003. Voilà qui nous renvoie à une anecdote réjouissante de l’histoire de Karoo . Ou plutôt de la revue Indications qui donna naissance à Karoo … C’était très peu de choses, mais l’équipe d’alors s’en réjouit : le Monde diplomatique , illustre confrère apprécié, nous contacta pour obtenir les droits de publication d’un article consacré à Coetzee que nous avions publié auparavant. L’article était signé par Laure-Élisabeth Lorent qui, de son côté, ne s’en émut pas vraiment. Et c’est ainsi que cet article introduisit la première parution en français du discours suédois de Coetzee…