critique &
création culturelle

Petit tour en copin’rèye

Troisième et dernière partie de mon périple à travers les mots et les mœurs du wallon : plongée dans une heure et demie de conversations.

Copin’rèye , il est bon de le rappeler, est le nom que Simon Lejeune a choisi pour les rendez-vous hebdomadaires qu’il organise chaque mercredi soir à Louvain-La-Neuve1 . Aux alentours de 18h30, un groupe dont le nombre de participants varie au fil des semaines (en général, de 4 à 10 personnes) se réunit dans une salle de la Fondation Wallonne. On se salue en français ou en wallon, certains sortent des bières et des paquets de chips à partager : l’ambiance est décontractée.

Avant de commencer la pratique, Simon nous invite à entonner avec lui Li Tchant des Walons , activité qui se déroule dans une justesse toute relative, mais toujours avec le sourire. On le chante surtout pour le plaisir et pour s’échauffer la glotte.

Ensuite, notre professeur fait circuler des textes qu’il a préparés à l’avance. Cela peut être une nouvelle, un poème, n’importe quel texte écrit en wallon. Chacun à notre tour, nous lisons une phrase à voix haute et Simon corrige gentiment notre prononciation (première leçon : les lettres finales ne se prononcent pas, tout comme en français !).

Après l’effort, un peu d’humour avec les blagues de Djustin Titorvalî 3 , un recueil de gags contenant des jeux de mots et autres finesses de la langue wallonne. Chacun lit une page et on en profite pour revoir les chiffres.

Enfin viennent les exercices pratiques pour travailler nos connaissances. À la première réunion, Simon nous a fait courir à travers la salle pour un jeu de vocabulaire sur les métiers et les animaux. Nous avons aussi eu l’occasion de traduire la célèbre chanson de Mike Brant, Lèyîz-m vs-inmer , d’expliquer ce qu’on pouvait faire en été ou en hiver, ou encore d’utiliser des bandes dessinées ( Les berlokes del Castafiore (Casterman, 2005), par exemple) pour inventer une petite histoire.

La découverte de nouveaux mots et expressions se passe donc dans un esprit bon enfant et, souvent, des souvenirs remontent aux esprits : la grand-mère qui disait ça, le mot très informel qu’on lâche dans les fêtes de village… C’est finalement cela, le but premier des copin’rèyes : montrer que le wallon n’est pas aussi mort qu’on le croit, car il continue à vivre dans nos esprits et nos paroles, sans que l’on ne s’en doute vraiment. Il suffit juste de raviver sa flamme.

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