The Resilient , film projeté dans le cadre du festival Alimenterre, suit Einar, agriculteur norvégien, dans son voyage au Malawi pour observer des techniques d'agriculture résiliente. Le lien Nord-Sud est intéressant, mais le documentaire est assez pauvre en information et reste dans l'anecdotique.
Capture d'un moment de la vie de Einar , le film The Resilient ( U år en norvégien) revient sur l'expérience d'un agriculteur norvégien en visite au Malawi pour comprendre comment les agriculteurs d'un pays largement touché par la crise climatique s'adaptent aux sécheresses et autres conséquences du changement climatique.
Le film se veut très personnel, puisque Einar prend plusieurs fois la caméra comme s’il tenait un journal de bord. Il raconte son désespoir par rapport au premier été en Norvège où il ressent vraiment le changement climatique passer. Pas de pluie à temps, et l'agriculteur est désemparé. Le voyage pour observer l'agriculture au Malawi tombe donc bien : même si la ferme familiale traverse une crise, Einar espère que les Malawites lui donneront des clés pour s'adapter à ces nouvelles conditions climatiques. Arrivé sur place, Esther et Collings montrent à Einar les techniques qu’ils ont expérimentées par le passé. Mais eux aussi attendent la pluie qui ne vient pas ou trop peu, et sans eau, rien ne peut pousser.
Basé sur une idée intéressante (un agriculteur du Nord rencontre des agriculteurs du Sud pour voir comment ceux-ci s'adaptent aux changements climatiques qu'ils subissent depuis des années), le documentaire (qui dure 28 minutes) aurait toutefois gagné à être développé davantage. Peu d'explications sont apportées par rapport à la situation de l'agriculture au Malawi ou en Norvège dans le contexte de la crise climatique. On n’apprend pas non plus de quelle manière et en combien de temps Esther et Collings ont réussi à changer leur manière travailler la terre, ce qui à mon sens aurait été pertinent. Le film choisit de mettre l’accent sur le personnel, comme un vlog où l’on serait « un jour dans la vie de... », où l’on est témoin des doutes d’Einar par rapport à sa profession, et la manière dont il comprend les problèmes de Esther et Collings. Mais ce choix donne un aspect un peu superficiel au film ou en tout cas laisse un goût de trop peu. Le reportage reste donc plutôt anecdotique, et se rapproche plus de ce que l’on pourrait trouver sur YouTube qu’un documentaire pour lequel on se déplace. Projeté dans le cadre du festival Alimenterre, il est heureusement accompagné par un débat.