Si la capacité d’oubli des hommes est étourdissante,
il n’en reste pas moins nécessaire de lutter pour conserver la mémoire.
Au jour le jour... pied à pied...
Peut-être reprenons-nous lentement conscience qu’il n’existe aucun projet d’avenir valable
sans un rapport organique avec le passé ?
De l'Amérique du Nord à notre veille Europe,
nous ne réapprendrons pas à respirer sans investir autrement le domaine des souvenirs.
Sans réparer les blessures dont nos histoires sont le fruit ; nos vies implicites ; souffles contraires.
N’est-ce pas du côté du temps perdu qu’il faut encore aller puiser
lorsque la course contre la montre n’a plus aucune raison d’être ?
Lorsque toute fuite en avant devient impossible,
nous recommençons à creuser nos territoires en toute autonomie.
Voilà ce qui brûle nos mains.
Et nous dressons l’oreille.
des libres hères